Bernard Mamie
Pierre Ferrarini
Rodolfo Gallego

Pierre Ferrarini, Rodolfo Gallego, Bernard Mamie

Motifs répétés, structures, rythmes, effets de matières relient entre elles les œuvres de ces trois artistes où prédomine le noir-blanc. En découvrant la gravure, Bernard Mamie a trouvé la technique qui épouse parfaitement la liberté du geste. De la pointe sèche à la linogravure, en passant par le collage, le monotype, le plexiglas et les rehauts à la peinture, il joue avec ces supports et instruments en se laissant guider par son souci de reconstruire un espace régi par l’équilibre et l’onirique. Ces univers miniaturisés sont construits par des éléments tour à tour ondulatoires, réticulaires ou éclatés qui soutiennent les compositions et retiennent parfois dans leurs toiles des fibres diverses qui semblent alors flotter au-dessus d’un infini magmatique. Le regard peut s’y perdre et se laisser pénétrer par le rêve, doucement bercé par des subtils épanchements d’encres monochromes et la beauté révélée des matières. Proche du labyrinthe, la dernière série est plus contrastée, avec un dessin en aplats noirs imbriqués qui jouent sur des rapports de force entre vides et de pleins créant des surfaces complexes rehaussées de motifs peints en rouge.
Des peintures au vernis sur papier calque où tourbillonnent d’improbables tuyauteries de non moins chimériques machines, Rodolfo Gallego s’est plongé dans la matière. Pour prolonger l’effet de transparences et d’opacités des œuvres sur papier, il a choisi le plomb, la feuille d’aluminium et le verre. La densité du premier, accrue par ses mystérieux reflets presque mats, a dicté à l’artiste des formes proches de l’obus ou de la brique, qui se multiplient en se dématérialisant par des jeux de miroirs lorsque ces pièces sont associées au verre.

La présence envahissante du papier d’aluminium dans la vie quotidienne a suggéré à l’artiste des pièces monumentales, créées à partir de cette matière domestique qui devient ainsi précieuse et lapidaire. Hérissées contre un mur ou disposées en gerbes au sol, ces sculptures aux allures d’échine ou de forêt coupée déploient une aura presque menaçante. L’utilisation du métal a ramené Rodolfo Gallego à la base même du dessin, au fusain, qui trace sur la feuille des surfaces se retransformant en volumes, refermant ainsi le cercle cohérent de cette série d’œuvres.
Discipliné, minutieux, obsessionnel dans sa continuité, le travail de Pierre Ferrarini se lit comme un journal intime, écrit au fil des jours sur des cartes blanches identiques. Au crayon d’abord, puis à l’encre noire, ce fourmillement structuré touche à la fois au réticulaire et au scriptural, crée une suite temporelle qui se déroule sur le mur en 777 rectangles, dessinés de 2004 à 2013 et scannés, formant à leur tour un ensemble de grands panneaux déployés sur plusieurs mètres de longueur. D’infimes variations parcourent ces surfaces, leur conférant une sourde musicalité vibratoire qui dévoile la discontinuité de ces instants où vie et création sont intimement liées. Face à cette composition se dresse un autre mur dont les briques sont les 432 images, scannées quotidiennement, du sous-main ayant servi pendant la réalisation des dessins, de 2008 à 2013. Dans le noircissement progressif de ce morceau de carton, documenté à la manière des autoportraits de Roman Opalka, l’artiste propose une lecture parallèle de l’écoulement du temps, non plus par le remplissage créatif de l’espace, mais par la décomposition en instantanés de la dégradation inéluctable de tout objet matériel.

Autour de

l’exposition

Ouverture

1 juin
→   30 juin 2013

Événements

Vernissage de l'exposition

me 3 septembre
18 h 21 h

Découpage statistique Atelier de céramique en trois temps pour public adulte familier de la céramique, avec Camille Dumond et Marie-Pierre Lamy, céramiste.


Première phase: modelage (faïence)

Lieu: Fondation Bruckner, Ch. de Grange-Collomb 38, 1227 Carouge

sa 11 octobre
11 h 17 h

Inscription obligatoire (nombre de places limitées).
Prix: 50.- francs par personne pour les trois sessions de l'atelier.
Inscriptions auprès de Laura Rivanera

Découpage statistique


Deuxième phase: modelage (faïence)

Lieu: Fondation Bruckner, Ch. de Grange-Collomb 38, 1227 Carouge

di 12 octobre
11 h 17 h

50.- francs par personne pour les trois sessions de l'atelier.
Inscriptions auprès de Laura Rivanera

Découpage statistique


Troisième phase: Emaillage des pièces (émail à basse température)

Lieu: Fondation Bruckner, Ch. de Grange-Collomb 38, 1227 Carouge

me 22 octobre
9 h 13 h

50.- francs par personne pour les trois sessions de l'atelier.
Inscriptions auprès de Laura Rivanera

Présentation des pièces réalisées lors des ateliers de Découpage statistique


Lieu: Ferme de la Chapelle

Entrée libre

sa 25 octobre
14 h 18 h

Finissage de l'exposition



Entrée libre

sa 25 octobre
18 h 20 h

L'exposition reste encore ouverte le dimanche 26 octobre

Visites

Le français c’est tout un art

Visite pour non francophones

Entrée libre

di 7 septembre
15 h 16 h 30

Do you speak French? Ju mësoni frengjisht? Voces aprendem o frances?
Nous regardons ensemble des œuvres d’art, nous apprenons de nouvelles expressions et nous parlons. C’est une opportunité unique de pratiquer votre français dans un lieu culturel!
Débutant-es et avancé-es, enfants et personnes francophones bienvenu-es!

Visite de l’exposition avec Paolo Baggi, curateur indépendant

Evenement dans le cadre de la Geneva Art Week

Entrée libre

ve 19 septembre
19 h 20 h

Visite de l’exposition avec Julie Marmet, curatrice et productrice culturelle

Entrée libre

sa 25 octobre
15 h 16 h

Expositions

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