La Ferme de

Chris Morgan

Structures de l’infime

Dans son travail photographique, Chris Morgan entrouvre les portes de l’infiniment petit, découvrant un univers où les repères sont à redéfinir. Ces images percent des secrets invisibles à l’œil nu, en interrogeant cette limite labile entre la création artistique et l’imagerie scientifique.
Pour arriver à cette série, Chris Morgan a commencé par des photographies d’insectes tirées à la gomme bichromate sur papier chiffon. Ce procédé extrêmement délicat permet des noirs d’une intensité profonde et confère aux silhouettes d’araignées ou de moustiques des apparences d’idéogrammes. Le sujet principal devient ainsi écriture étrange, perdant peu à peu le contact avec sa représentation première.
Poursuivant sur cette ligne, Chris Morgan a utilisé des objectifs de microscope des années 50 et 70.

Il découvre ainsi un monde à la richesse formelle et chromatique infinie qu’il explore avec une rigueur toute scientifique, se laissant guider par l’esthétique et l’étrangeté de ce qu’il aperçoit. Imprimées ensuite au format 40 par 60 centimètres, ces prises de vue représentent au final un agrandissement allant de 170 à 510 fois l’image initiale. Dans ce monde mystérieux et étrange, on oublie très vite l’origine biologique du sujet représenté, pour admirer tour à tour paysages, structures minérales ou compositions abstraites. On ne peut qu’être fasciné par ces fragilités cristallines, ces matières translucides et ces perspectives illusoires qui constituent les bases esthétiques de ce travail où la matière première est transcendée et dévoile d’autres mystères.
Reste le désir d’aller voir plus profondément encore et de poursuivre ce voyage au-delà de l’invisible.