Les peintures et les dessins de Sylvie Lambert, à l’huile, à l’acrylique, à la gouache ou au crayons de couleur, décrivent le mode de vie parfois absurde de notre société occidentale. Cet univers à l’esthétique faussement candide s’effrite pour dévoiler progressivement une réalité rendue grinçante par l’absurdité des situations décrites. L’artiste conçoit ces paysages, objets ou personnages à partir de photos, glanées sur le net ou prises sur le vif, qu’elle combine à ses souvenirs et saupoudre d’un imaginaire foisonnant, pour en restituer des associations improbables d’idées

Alimentés par sa propre expérience, d’abord au Canada où elle a grandi, puis en Suisse, les sujets qu’elle aborde touchent à l‘habitat, à la nourriture, à la nature artificielle et défigurée, thématiques peintes avec une gamme chromatique flamboyante. Dans ce monde imaginaire, à mi-chemin entre le rébus et la métaphore, les frontières entre décor, réalité, onirisme et fiction s’entremêlent. Une tractopelle se transforme en gigantesque et flamboyant scorpion, une tour de Babel tient en équilibre sur des arbres en forme de fourchetées de spaghettis, une poule chou-fleur fait face à une tortue brocoli. Tels des jeux de mots, ses compositions combinent des éléments improbables pour créer des narrations surréalistes au message ancré dans la réalité.

Interview de Sylvie Lambert sur son exposition à la Ferme de la Chapelle